Le terme Londres recouvre une double réalité, désignant à la fois l’immense capitale britannique, première métropole des temps modernes, et la Cité de Londres, enclave médiévale, coeur historique de la métropole. Cette réalité urbaine, qui s’organise autour de deux pôles, la Cité, pôle économique, et Westminster, pôle politique, siège du gouvernement royal, ne peut se comprendre que par l’histoire de la ville. Cet ouvrage retrace l’histoire de la capitale anglaise depuis le moment où s’installe cette dynamique multipolaire, au XIe siècle, jusqu’à aujourd’hui, et cherche à rendre compte du développement de la première grande métropole des temps modernes dans cette spécificité bien anglaise d'intégration dans une identité collective des singularismes hérités de l'histoire, y compris quand ils engendrent des contradictions.
Les premiers chapitres sur la ville médiévale et renaissante permettent de comprendre comment Londres s’est donné une solide stabilité politique et économique qui a constitué l’assise de sa croissance ultérieure. Après le grand incendie de 1666, date charnière dans l’histoire de Londres, une métropole moderne se constitue qui devient, aux XVIIIe et XIXe siècles, la plus grande ville du monde, profitant de l’essor de la puissance britannique. Son déclin, au XXe siècle, et les destructions massives des bombardements de la Seconde Guerre mondiale sonnent l’avènement d’une ère nouvelle, moins favorable, pour la ville. Mais comme à chaque phase transitoire de son histoire, elle a su se réinventer autant sur le plan économique que sur les plans politique et culturel. En laissant fréquemment parler les sources d’époque, le livre revient sur quelques grands événements de l’histoire de Londres (qui s’identifient souvent aux grands événements de l’histoire anglaise) et ressuscite la vie d’une société, à chaque époque, dans ses occupations et préoccupations les plus diverses, qu’elles soient politiques, religieuses, économiques ou culturelles.